L’aventure est derrière votre porte

Préface

Daniel Mercier et l’Image Sous-Marine
« Même si je n’ai pas connu le Festival Mondial de l’Image Sous-marine dès ses premiers pas, je peux tout de même en écrire les souvenirs qui me restent depuis que je l’ai découvert à Antibes en 1987, ou plus précisément, l’année où Mick Portelly obtint la « Palme d’Or » pour son film époustouflant, « La fille de l’Océan ».
Mon ami Claude Wesly avait suggéré à Daniel Mercier de m’inviter à exposer quelques-unes de mes toiles sous-marines.
J’ai alors découvert qu’il existait, au monde, d’autres hommes capables de réaliser des films avec des moyens différents de ceux que nous avions utilisés sur (ou sous) la Calypso, et avec des budgets probablement bien inférieurs à ceux que Cousteau pouvait trouver. Quelques années plus tard, Daniel Mercier me confia la tâche, je devrais écrire le plaisir de m’occuper de la tournée de projection des films primés au Festival, dans diverses villes de France ou de pays voisins.
C’était avant l’arrivée de la vidéo, c’était le temps du cinéma parlant, obligeant le transport, dans une fourgonnette, d’un lourd projecteur 16 mm, de bobines de films, de la sono et de ses baffles. Un matériel que je devais mettre à l’abri vers minuit dans la chambre d’hôtel, d’où il fallait partir tôt le lendemain matin en direction de l’escale suivante.
J’ai ainsi découvert des salles au public chaleureux et très compact mais également, une fois, une assistance d’une seule personne. J’ai aussi découvert des pays et surtout le mien.
Certains des présidents de clubs sont devenus des amis. Parfois, Daniel Mercier me rejoignait dans une ville où il avait des connaissances.

Plus tard encore quand le DVD a remplacé le 16 mm, les tournées du Festival se sont peu à peu estompées.
Cependant dans certaines villes d’Ukraine et de Russie, il y avait des Festivals, plus ou moins apparentés à celui que Mercier avait fondé à Antibes. C’est là que nous nous retrouvions, invités, lui en tant que fondateur et moi comme ancien membre de l’équipe Cousteau, peintre sous-marin et aussi comme réalisateur de courts-métrages humoristiques dont l’un eut la « palme d’or » 1996 à Antibes.
Dans ces occasions, je me rendais compte de l’aura dont jouissait Daniel dans ces régions slaves aussi bien que de la fascination posthume de Cousteau dont j’ai profité par un effet de cascade.
Et, fait assez curieux, entre ces deux hommes de plongée que j’ai connus et côtoyés, il y a des points communs mais surtout une différence importante. Tous deux ont œuvré dans le domaine de l’image sous-marine, mais l’un a passé la deuxième partie de sa vie à consolider sa propre image, alors que l’autre, qui n’a apparemment pas tourné un seul film, a été une rampe de lancement pour des générations de cinéastes amateurs dont certains sont devenus de sacrés professionnels de l’Image sous-marine.
La démonstration est dans ce livre. »

André LABAN