« Ah, quels bonshommes !
Alain Ponchon, Philippe Joachim, s’ils s’affirment parmi les meilleurs, sont assurément, ce qui ne gâche rien, les plus modestes !
Mais que cherchent-ils donc, Alain, ce moniteur bio, et Philippe, autre moniteur photo, amis de toujours, lauréats entre autres trophées, du mythique Festival Mondial de l’Image Sous-Marine de Marseille et spécialistes des plus « pointus » des tombants, écueils, des épaves de notre beau pays varois qu’ils connaissent mieux que beaucoup d’entre nous ?
Un compère observe, l’autre enregistre grâce à son boîtier. Cela a duré trois ans, pour l’élaboration de cette petite merveille de bouquin, mais cela concrétise aussi plus de 30 ans de passion commune.
Alors là, plongeur varois depuis fort longtemps, je suis ravi qu’ils puissent, grâce à cet ouvrage, ouvrir fièrement cette parenthèse : avant, il n’y avait classiquement, pour tout plongeur arrivant sur les rivages de notre Méditerranée, qu’une seule alternative : à l’ouest, la Provence sous-marine, et, à l’est, la Côte d’Azur, assimilée au département des Alpes Maritimes, tout aussi sous-marine, mais en plus chic…
Pour résumer, la « super-sub-aqua-mégapole » marseillaise d’un côté, son homologue niçoise, de l’autre. Entre les deux, le Var était tiraillé, petite portion de côte sans panache, dédaigné, mais qui abritait cependant en ses rivages, un énorme parc national, à Port-Cros, associé à une vingtaine d’îles ou îlots (des fourmigues), voire écueils innombrables. Var qui abritait aussi des organismes à la pointe du progrès technologique, tels IFREMER, ou CEPHISMER. Var qui fut aussi à l’origine de la plongée autonome, avec le trio mythique Cousteau-Tailliez-Dumas. Var qui possède le CROSSMED, l’Institut Océanographique des Embiez. Var où est établi Christian Pétron, le cinéaste du Grand Bleu. Var qui compte plus de 100 écoles ou clubs de plongée, dont celui du Président National de la Fédération Française d’Etudes et de Sports Sous-Marins. Et, étant partie prenante en ce domaine, il m’est facile d’affirmer que le plus grand nombre de sites archéologiques, et aussi le plus grand nombre d’archéologues sous-marins reconnus sont issus de notre antique région.
Que l’on m’excuse ces superlatifs au service d’une réelle fierté de clocher… immergé ! On n’a rien observé de semblable ailleurs, d’aussi beau, d’aussi sauvage, d’aussi passionnant. Un tel foisonnement ne méritait pas le dédain. Et, tout à leur honneur, la paire de copains a su réhabiliter, au prix de centaines d’immersions, le plus beau domaine subaquatique qui puisse exister (non, je n’exagère pas, pour y avoir vécu, bientôt, un demi-siècle de plongées).
Leur motivation ?… ni les lauriers, ni les sous : célébrité, argent ne pèsent pas grand-chose dans un tel ouvrage. Seulement une envie de connaître, puis de faire connaître nos richesses sous-marines. Que l’on ait pu les voir en fouilles archéologiques (la première fois, c’était il y a plus de vingt ans, sur l’épave du Miladou), ou en compétition photo dans des conditions parfois limites, ils sont toujours égaux à eux-mêmes, tranquilles, sereins, devant le magnifique ouvrage qu’ils m’ont offert de préfacer. »
Jean-Pierre JONCHERAY
